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« Nous ignorons pourquoi une personne développe une orientation homosexuelle »

6. Dezember 2019

Lors de la journée de réflexion des méthodistes, à Berne, le Dr Roland Stettler, psychiatre et psychothérapeute, a montré ce qu’a découvert la recherche actuelle en psychologie au sujet de l’homosexualité.

Dans l’exposé qu’il a tenu à Berne dans le cadre de la journée de réflexion des méthodistes sur le thème « Bible, Église et homosexualité », le Dr Roland Stettler a décrit les deux principales approches utilisées par la recherche en psychologie pour tenter de comprendre le développement sexuel des êtres humains : tandis que les théories essentialistes abordent ce développement sous l’angle des prédispositions hormonales et génétiques, les théories constructivistes considèrent l’orientation sexuelle comme étant essentiellement le produit de la socialisation et de l’éducation. Roland Stettler s’est quant à lui arrêté sur le modèle bio-psychosocial, qui cherche à appréhender les facteurs biologiques, psychologiques et sociaux dans la complexité de leurs interactions.

Des questions sans réponses

Du fait que la notion d’« orientation sexuelle » n’est pas clairement définie, les chiffres sur le nombre de personnes ayant une orientation homosexuelle varient. Selon une étude américaine, près de 1,3 % des femmes et 1,9 % des hommes se déclarent homosexuels, des pourcentages qui sont restés constants au fil des ans. Malgré les nombreuses études scientifiques portant sur l’orientation homosexuelle, ses causes demeurent inexpliquées. À ce jour, « nous ne savons pas encore pourquoi une personne développe une orientation homosexuelle, bisexuelle ou hétérosexuelle », a indiqué le psychiatre. Ce développement serait le produit d’une interaction complexe entre des facteurs biologiques et des influences du milieu de vie. « Une chose est claire : l’homosexualité n’est pas une maladie. C’est la position actuelle et clairement défendue par l’ensemble du monde professionnel de la psychiatrie et de la psychologie », a souligné le Dr Stettler.

Les fausses routes de la thérapie

Cela dit, l’orientation sexuelle est-elle modifiable ? Les diverses formes de « conversions » ou de « thérapies réparatrices » auxquelles des personnes homosexuelles ont pendant longtemps dû se soumettre sont aujourd’hui considérées comme très problématiques. Loin d’aboutir à des résultats positifs, la situation des personnes concernées a au contraire empiré. Si des modifications structurelles se soient parfois révélées possibles, permettant ainsi à des personnes de gérer leur orientation sexuelle différemment, aucune modification catégorique susceptible d’apporter un changement dans l’orientation sexuelle de la personne ne s’est jamais produite. Les quelques « études » réalisées dans ce sens ne répondent pas aux normes scientifiques, a précisé le psychiatre.

Une atmosphère de grâce

Pour les Églises chrétiennes, le grand défi consiste à savoir comment interagir avec des personnes qui, du fait de leur orientation sexuelle, sont en conflit intérieur avec leurs convictions religieuses. « Où les jeunes de nos communautés trouvent-ils une personne de contact capable de traiter avec compétence et sensibilité les questions qu’ils se posent ? », a demandé le Dr Stettler. Il convient d’instaurer dans ce domaine une « atmosphère de miséricorde », qui ne découle pas de l’affirmation de principes théologiques, mais « de la façon dont nous discutons ensemble de ces questions et de la manière dont nous nous comportons les uns envers les autres en général ».

S.F.
Photo : EEM Suisse / sf

Traduction en français de l’exposé du Dr Roland Stettler
(l’exposé oral fait foi)