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Existe-t-il une voie commune pour l’Église après la pandémie ?

16. März 2021

L’EEM de l’Europe du Centre et du Sud subit les effets de la pandémie actuelle – alors même que les décisions à venir sur les questions relatives à la sexualité humaine mettent les diverses relations à l’épreuve.

Plusieurs rencontres entre responsables de l’EEM en Europe centrale et du Sud ont eu lieu du 11 au 13 mars. En raison des nombreuses restrictions de voyages, ces réunions ont dû avoir lieu sous forme virtuelle.

Une menace de plus pour la vie

Les rapports présentés par les divers pays soulignent à quel point la situation actuelle est rendue difficile par l’apparition à maints endroits de la troisième vague de coronavirus. Les chiffres élevés concernant le nombre de malades et de décès ne fléchissent pas. Ça et là, les systèmes de santé sont au bord de l’effondrement. Les couvre-feu entravent la vie quotidienne. La situation s’est en partie détendue dans certaines régions situées à l’est de l’Europe centrale (p. ex. en Bulgarie ou en Roumanie), mais, selon le pasteur Wilfried Nausner, surintendant de l’EEM en Albanie, « le COVID-19 est simplement une menace de plus pour la vie … »

Célébrations possibles à certaines conditions

Dans de nombreux pays européens, l’EEM a la plupart du temps pu célébrer les cultes normalement. Toutefois, les mesures de confinement, les prescriptions relatives aux gestes barrières et la limitation du nombre des participants ont ici ou là conduit l’EEM à mettre l’accent sur les événements en ligne. À noter qu’en Tchéquie, par exemple, l’EEM s’est vu contrainte d’annuler toutes ses manifestations dans l’ensemble du pays pendant deux semaines à cause de l’effondrement du système de santé.

Extension du public touché

En de nombreux endroits d’Europe du Centre et du Sud, les églises ont trouvé d’autres formes pour célébrer les cultes et renforcer les liens communautaires. Les responsables s’engagent activement pour trouver des moyens de vivre l’espérance et de la faire naître dans le cœur des gens. Si cette présence en ligne permet de toucher beaucoup de personnes au-delà du cercle de l’EEM, certains craignent que l’Église ne perde de son importance – et se demandent à quoi ressemblera la vie de l’Église après le coronavirus.

Impact d’un report

Les réunions ont toutefois surtout été motivées par la situation de l’Église mondiale. La Conférence générale, d’abord reportée à l’été 2021, a finalement à nouveau été repoussée peu avant la session à l’été 2022 en raison de la pandémie. La prochaine session de la Conférence centrale de l’Europe du Centre et du Sud a par conséquent été reportée au 16 – 20 novembre 2022. C’est dans ce cadre qu’aura lieu l’élection de l’évêque qui succèdera à Patrick Streiff. Le processus de nomination en vue de cette élection se déroulera lors des Conférences annuelles du premier semestre 2022.

Rapports des évêques

Les discussions sur l’éventualité d’une scission au sein de l’EEM en raison des divergences d’opinions sur la question de la sexualité humaine et plus particulièrement du « mariage » ont occupé une large place dans ces réunions en ligne. Les évêques Christian Alsted (Europe septentrionale / Baltique), Eduard Khegay (Eurasie) et Harald Rückert (Allemagne) y ont participé par moments pour exposer leurs situations respectives – en particulier, en ce qui concerne ce dernier, pour expliquer le processus complexe de la Table ronde et de ses résultats lors de la Conférence centrale d’Allemagne.

Formulation d’une vision commune

Si les débats entre les membres du Comité exécutif de l’Europe du Centre et du Sud ont à nouveau révélé que dans plusieurs pays, les convictions relatives à l’homosexualité et au mariage resteraient indubitablement conservatrices, ils ont également clairement rappelé que l’avenir de l’EEM dans la Conférence centrale d’Europe du Centre et du Sud ne saurait être fondé sur des prises de positions relatives à une question conflictuelle et qu’il était impératif de mener un débat sur le renouvellement des engagements réciproques et sur la formulation d’une vision commune pour l’ensemble de l’EEM en Europe du Centre et du Sud.

Utilité du gain de temps

La majorité des participants a donc approuvé la constitution d’un groupe de discussion chargé d’utiliser le temps « gagné » grâce au report de dates pour réfléchir à notre existence commune en tant qu’Église, à ce qui nous unit, aux tâches que nous serons nettement mieux à même d’accomplir ensemble que séparément et à la manière dont nous voulons gérer, dans le respect, les différences restantes.

Urs Schweizer, assistant de l’évêque Patrick Streiff, Zurich
Photo : capture d’écran, Urs Schweizer