Entendre comment les autres traitent ces questions
30. November 2021
Venus de toute la Suisse, des méthodistes tenants d’une attitude traditionnelle en matière d’éthique sexuelle se sont rencontrés le 27 novembre à Bienne pour un forum d’un jour. Cette journée visait à promouvoir l’engagement en faveur de la vision traditionnelle et à mettre en réseau les participants. Des thèmes prioritaires ont été définis pour la suite du travail.
Dans le cadre d’un processus interne à l’EEM en Suisse nommé « Scénario Kaléidoscope », des méthodistes se sont rencontrés le 27 novembre à Bienne. Le processus Kaléidoscope doit permettre d’admettre dans l’Église les différentes positions en matière de mariage et de sexualité dans l’Église et ce faisant de continuer à cheminer ensemble. Les personnes réunies à Bienne étaient des méthodistes tenants d’une vision traditionnelle de ces questions.
Participants de Suisse et de France
C’est le « Cercle de l’EEM traditionnelle », composé de quatre personnes, qui a lancé l’invitation à ce forum. Stefan Schnegg (Bülach), membre du Conseil de l’EEM en Suisse, et le pasteur Hans Eschler (Büren) ont conduit la journée. Les autres membres du cercle sont Andreas Weber (Büren) et Heiner Studer (Baden). Les quelque 50 participants sont venus essentiellement des circuits méthodistes de Suisse alémanique. Quelques personnes membres de l’Église méthodiste en France ont suivi la rencontre en ligne. Un petit sixième des participants étaient membres du corps pastoral.
Sept domaines centraux
Le matin, les participants ont échangé en groupes leurs préoccupations relatives au sept domaines de la vie de l’Église suivants : la vie communautaire dans les églises locales, la formation et le ministère des membres du corps pastoral, les relations publiques de l’Église méthodiste, les sessions de la Conférence annuelle, le réseau de prière en commun et la collaboration nationale et internationale par-delà les barrières linguistiques et avec les méthodistes en France.
Regroupement des sujets
Les idées et les souhaits formulés au sein des groupes ont été résumés en quelques phrases et pondérés lors d’un vote en ligne. Il s’agissait d’identifier ainsi les priorités du travail futur. Tout en tête de liste figurait la volonté de promouvoir et de rendre visible la vision traditionnelle – y compris lors des sessions de la Conférence annuelle. La nécessité de mieux mettre en valeur des éléments tels que le mariage et la famille en diffusant leurs fondements bibliques a été fortement approuvée. De même, il faut davantage rendre compte de l’action de Dieu plutôt que discuter ou affirmer avec assurance sa position de croyants traditionnels.
Coup d’œil par-dessus la frontière
Le pasteur Andreas Hertig, venu d’Allemagne, était présent en qualité d’invité. Il est membre du comité de l’« Alliance communautaire », un groupement de méthodistes de sensibilité traditionnelle au sein de l’Église méthodiste allemande. Il a donné aux participants un aperçu du processus de fondation et de développement de l’Alliance communautaire, qui compte actuellement quelque 650 membres individuels.
Un processus exigeant
Andreas Hertig a déclaré que se traiter mutuellement avec respect dans le cadre de l’Église et respecter les différentes positions est un défi. « En Allemagne nous, cherchons très sérieusement – y compris du côté conservateur – à poursuivre ce chemin commun. Mais nous affrontons également bien des vents contraires. » Dans l’Église, il est souvent confronté à l’incompréhension de ceux qui questionnent la nécessité de cette « Alliance communautaire » en tant qu’espace protégé dans le cadre de l’Église. « Pour que ce cheminement puisse aboutir, il faudra vraiment que nous – toutes les parties – croyions sérieusement qu’en tant que sœurs et frères croyants, nous ne voulons pas nous perdre à cause de ces convictions et connaissances différentes. » Le pasteur Hertig a proposé que l’Alliance communautaire allemande et les méthodistes suisses de sensibilité traditionnelle se mettent en réseau et organisent de temps en temps des événements communs, par exemple des « Journées de la foi ».
Aperçu du territoire épiscopal
Patrick Streiff, l’évêque méthodiste responsable pour la Suisse et la France a informé les personnes présentes des processus de décision en cours dans différentes parties de l’Église. Pour ce qui est de son propre territoire épiscopal, il apparaît que les Églises méthodistes de Bulgarie, Slovaquie et Roumanie s’affilieront à une nouvelle Église méthodiste traditionnelle, actuellement en création. Des discussions sont en route au sein de l’EEM tchèque. Les Conférences annuelles des autres pays participent aux entretiens d’une table ronde qui explore les possibilités et les conditions-cadres d’une future voie commune.
Un bon début
« Pour ma part, je dirais que nous avons atteint les objectifs essentiels », a déclaré Hans Eschler lors d’un entretien après la rencontre. Nous sommes en particulier parvenus à encourager et mettre en réseau les personnes des églises locales. Il relève aussi un démarrage positif dans la question de savoir ce qu’il faut pour que les personnes de sensibilité traditionnelle puissent continuer à se sentir chez elles dans l’EEM,
La prière à la base
Les responsables vont maintenant évaluer la journée. Leur préoccupation majeure est que chacune des prochaines étapes soit portée par la prière. La réunion elle-même a d’ores et déjà été encadrée et portée par la prière en commun. En outre, il y a des réunions de prière par zoom ont lieu tous les mercredis juste après midi dans l’ensemble de la Suisse. Au cours du Forum, l’idée a été émise de diffuser des sujets de prière aux groupes de prières locaux de certaines communautés méthodistes.
Bons retours
Les premiers retours font apparaître que le Forum a été vécu comme un outil utile. « Il est bon de pouvoir entendre comment les autres traitent ces questions et comment nous avançons sur le chemin » a dit l’un des participants. Une autre personne a déclaré : « Cette journée m’a permis de comprendre l’évolution au sein de l’EEM. » Hans Eschler espère que les effets de la journée se feront sentir encore longtemps. « Ce serait bien sûr un magnifique cadeau si plus tard on pouvait dire en rétrospective : c’est exactement ici qu’a commencé quelque chose qui a eu des effets spirituels ».
